De l’Op LASER à l’Op VECTOR INTERNUM

Members of 3rd Battalion, Royal 22e Régiment and 55 Field Ambulance help with meals and provide care to residents at the Grace Dart Extended Care Centre in Montreal, Quebec, as part of Operation LASER on May 8, 2020. Photo credit: Corporal (Cpl) Genevieve Beaulieu, Imagery Technician, Valcartier Imaging Section

Il y a moins d’un an de cela, un vendredi soir, on me conduisait à Petawawa pour m’entraîner avec la 2 Amb C en préparation du travail dans une maison de soins de santé de longue durée à Montréal dans le cadre de l’Op LASER. Le mardi suivant, à 0700 h, j’ai commencé mon premier quart de travail en soins infirmiers. C’était mon troisième déploiement, ma première opération nationale et c’est le point saillant de ma carrière d’infirmière.

J’ai travaillé avec des Tech méd de la 5 Amb C et des soldats du 12 RBC, et nous avons tous été projetés dans un environnement que je crois qu’aucun de nous aurait pu imaginer. À notre première maison de soins de longue durée, des murs provisoires avaient été construits avec du contreplaqué et des bâches dans le but de freiner la propagation du virus. Bon nombre d’employés en soins de longue durée ont contracté le virus au début de la pandémie, alors notre arrivée a apporté un répit très nécessaire pour le personnel épuisé. Les restrictions interdisant les visiteurs signifiaient que nous devions non seulement donner des soins médicaux essentiels aux résidents, mais aussi nous asseoir avec ceux qui étaient mourants, positionner les téléphones et les tablettes afin que les membres de leur famille puissent leur dire au revoir à distance.

Durant le long trajet du retour après nos quarts, l’équipe de 6 Tech méd et moi avons commencé à partager des photos de nos « bébés poilus » à la maison pour nous aider à remonter notre moral. L’incertitude quant à la durée de la mission et les nouvelles informations qui sortaient chaque jour sur le virus créaient un stress important chez chacun de nous, alors nos animaux de compagnie étaient notre « refuge mental » à la fin de la journée. Le virus qui avait envahi tous nos fils de nouvelles et occupait chacune de nos heures éveillées semblait impossible à arrêter. L’idée de pouvoir protéger la population avec un vaccin était inconcevable.

Dans l’année qui a suivi, j’ai réfléchi chaque jour au temps que j’ai passé dans deux maisons de soins de santé de longue durée. Je pleure ceux que nous avons perdus, je suis émerveillée par le personnel de ces maisons et je me sens incroyablement privilégiée d’avoir pu fournir un service très nécessaire à des concitoyens canadiens. Trois personnes de ma famille ont contracté la COVID-19, et l’une d’entre elles est décédée le 30 décembre 2020. Pour me protéger moimême, ainsi que ma famille, ceux qui m’entourent et en l’honneur des nombreux Canadiens qui sont morts de la COVID-19, j’ai vraiment hâte de recevoir mon vaccin dans les semaines à venir. Je considère sincèrement que ça fait partie de mon devoir de Canadienne.

Le fait de pouvoir participer à la vaccination de masse des membres de la BFC Kingston durant l’Op VECTOR INTERNUM me rend incroyablement émotive. Soyez prévenus : si l’infirmière qui vous administre le vaccin verse une larme discrète, vous n’aurez qu’à sortir une photo de votre chien ou de votre chat et tout ira bien.

Restez en sécurité et en santé.