Il y a 80 ans ! L’invasion de l’Italie continentale

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L’opération « Husky » étant terminée et l’invasion de la Sicile réussie, il est facile de présumer que les troupes canadiennes se dirigent immédiatement vers l’Italie continentale. En fait, ce n’est pas le cas.

La conférence de Casablanca de janvier 1943 n’aborde pas la question de ce qui pourrait se passer sur le théâtre méditerranéen après l’opération « Husky ». Les dirigeants américains pensaient qu’ils devaient se concentrer sur l’invasion de la Normandie. Les Britanniques pensaient que le retrait des Italiens des combats leur permettrait de se concentrer avec succès sur l’invasion de la Normandie en 1944. Du point de vue britannique, il est impensable que leurs armées restent inactives alors que la Russie est si fortement engagée sur le front de l’Est. Les Américains ne croient pas qu’une offensive en Méditerranée en 1943 puisse être d’une ampleur suffisante pour détourner suffisamment de forces allemandes du front russe. Ils craignaient qu’une telle campagne n’affaiblisse les ressources alliées et ne modifie pas le déploiement des troupes allemandes sur le front occidental. Les Américains ne souhaitaient mener que des opérations limitées dans la région méditerranéenne après l’achèvement de « Husky ».

À la mi-juillet 1943, compte tenu des progrès rapides de l’opération « Husky », les Alliés ont décidé de procéder à l’invasion de l’Italie continentale. Les Alliés espéraient qu’en agissant rapidement, ils réduiraient les efforts des Allemands pour renforcer le sud de l’Italie. La chute de Mussolini à la fin du mois de juillet appuie également la décision d’envahir l’Italie continentale. Le gouvernement canadien approuve l’invasion de l’Italie le 16 août 1943. Le général Simonds commence à planifier l’assaut canadien et, le 24 août, les plans d’invasion de l’Italie continentale sont prêts.

Le personnel de la 3e Brigade d’infanterie canadienne débarque à Reggio di Calabria, en Italie, le 3 septembre 1943. Crédit : BAC

L’opération « Baytown » a débuté le 3 septembre 1943. Le débarquement se fait sans opposition de la part des troupes italiennes. Une antenne sans fil, reliée à une porte du palais du gouverneur, dirige le débarquement des bataillons à Reggio. Il y avait tellement de postes de radio en service que les transmissions formèrent une section de sécurité sans fil pour surveiller les transmissions sans fil canadiennes et s’assurer que les postes fonctionnaient sur les fréquences qui leur avaient été attribuées.

Le 8 septembre, l’Italie se rend aux Alliés. Les Allemands, préparés à la trahison italienne, tuent, capturent et désarment l’armée italienne en l’espace de deux semaines. À partir de ce moment, les Canadiens ne combattent plus que les Allemands en Italie.

Les troupes canadiennes peuvent avancer rapidement. Dès le 9 septembre, des estafettes parcourent des centaines de kilomètres pour transmettre des messages. La télégraphie sans fil, largement utilisée à travers les chaînes de montagnes, permet parfois d’avancer jusqu’à 220 miles de la division principale. Les Allemands ralentissent l’avancée des Alliés en faisant sauter les ponts, en minant les routes et en créant des nids de mitrailleuses sur les positions défensives.

Poste d’observation avancé, Batterie « B », 1er Régiment de campagne, Royal Canadian Horse Artillery, Potenza, Italie, 24 septembre 1943. De gauche à droite, l’artilleur Chuck Drickerson (télémètre), le signaleur Jim Tully (téléphone), le Sergent-Major régimentaire George Gil pin (table à tracer), le Capitaine G.E. Baxter (lunettes de campagne), et le signaleur Hugh Graham (radio). Crédit : BAC

Fin septembre 1943, la 5e Armée américaine s’est emparée de Naples et les Canadiens et les Britanniques sont dans les plaines de Foggia. La partie sud de l’Italie est ainsi sécurisée.

Les Italiens accueillent avec enthousiasme les troupes canadiennes lors de leur passage en Italie. Crédit : LAC

Karen Young, Directrice du musée