Octobre est le Mois de l’histoire des femmes !

Corporal-Pat-Moyles

Caporal Janie Patricia Moyles, Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC)

La Caporale Pat Moyles, 1943. Agée 17 ans.

Très peu de personnes parlent de la discrimination à laquelle les CWAC ont été confrontées alors que l’émergence d’un groupe important de femmes soldates capables et sûres d’elles créait des tensions sociales. En 1943, beaucoup de gens pensent que la place des femmes n’est pas dans l’uniforme, mais à la maison. De nombreux Canadiens, hommes et femmes, voient d’un mauvais œil les femmes qui s’engagent dans les forces armées, estimant généralement que seules les « femmes faciles » aux mœurs légères s’engagent dans le service militaire.

Des femmes ont servi dans la Branche des communications et de l’électronique pendant la Seconde Guerre mondiale, mais il est difficile de trouver leur histoire. J’aimerais partager avec vous un article écrit par Jim Hueglin en 2011, sur son blog Sémaphore à Satellite. http://semaphoretosatellite.blogspot.com/2011/08/corporal-pat-moyles-canadian-womens.html Jim est un bénévole de longue date au musée et a toujours été intéressé par la préservation de l’histoire de la Branche des communications et de l’électronique.

Janie Patricia Moyles est née le 22 mars 1926 en Alberta. Elle a 16 ans lorsqu’elle s’engage dans le Service féminin de l’armée canadienne. Après avoir réussi l’entraînement de base, elle est envoyée au Centre canadien d’entraînement aux transmissions (CCET), à la caserne de Vimy, au camp Barriefield, où elle est l’une des premières CWAC à commencer sa formation professionnelle d’opératrice radio. Elle a ensuite été affectée à la station spéciale sans fil no 1 (SSS), l’ancêtre de la SFC Leitrim, la plus ancienne station opérationnelle de collecte de renseignements sur les transmissions au Canada, en tant qu’opératrice d’interception des transmissions.

Le travail que la Caporale Moyles effectuait était si secret qu’elle et les autres femmes avec lesquelles elle travaillait disposaient d’une aile séparée à la caserne Argyle d’Ottawa, où les femmes soldates étaient logées.

Lors de son entretien avec Jim Hueglin, la Caporale Moyles s’est souvenue :

« Au 1er SSS, nous copions des signaux subversifs (les opérateurs radioamateurs n’avaient pas le droit d’opérer pendant la guerre), ainsi que du trafic radio à grande vitesse en provenance de l’Argentine, si je me souviens bien. Je me souviens que le récepteur à grande vitesse était un Hallicrafter. Simultanément, nous nous entraînions à copier les communications militaires japonaises qui utilisaient le code Morse normal et le code Morse modifié, ou lettres barrées, pour représenter les éléments de leur système d’écriture phonétique Katakana. Les opérateurs japonais étaient bien disciplinés et nous n’avons pas intercepté beaucoup de bavardages dans leur format Kana ». Jim Hueglin,  http://semaphoretosatellite.blogspot.com/2011/08/corporal-pat-moyles-canadian-womens.html

En 1943, la Caporale Moyles a été envoyée à la Station spéciale sans fil n° 3 à Victoria pour intercepter les messages des japonais jusqu’à la fin de la guerre. Une fois la guerre terminée, elle reste à Victoria pour intercepter les messages des russes et des chinois jusqu’à la dissolution des CWAC le 30 septembre 1946.  

Pat Moyles, 1948 après son service pendant la guerre, à l’âge de 22 ans.

Janie Patricia O’Buck (née Moyles) est décédée le 3 mai 2022 à Plains, Montana. Elle avait 96 ans.