Un pont vers la compréhension : L’initiative « Armée 101 » relie les cliniciens et l’expérience militaire

L’expérience des Forces armées canadiennes peut être difficile à comprendre, et ce, même si l’on fait partie de l’organisation. On peut alors imaginer à quel point il a été difficile pour les professionnels des Services de santé Royal Ottawa, un hôpital qui aide les personnes atteintes d’une maladie mentale complexe et persistante, d’établir un lien avec leurs patients. C’est ainsi qu’est née l’idée d’offrir un cours d’introduction à l’Armée canadienne. L’initiative « Armée 101 » est un cours d’une journée qui comprend des exercices pratiques qui permettent aux cliniciens de mieux comprendre certains de leurs clients militaires. Le cours est offert avec la collaboration du Centre de formation pour le soutien de la paix (CFSP).

Le Royal est l’un des principaux hôpitaux de soins, d’enseignement et de recherche en santé mentale au Canada. Il a pour mandat d’aider un plus grand nombre de personnes atteintes de maladie mentale et de toxicomanie à se rétablir plus rapidement. Sa clinique de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel (TSO) traite les membres des Forces canadiennes, les vétérans et les agents de la GRC. Il s’agit de la seule clinique de traitement des TSO au Canada au sein d’un centre universitaire spécialisé en santé mentale.

La journée a commencé par une séance en classe sur la préparation à la santé mentale en vue d’un déploiement. Les participants ont ensuite assisté à des démonstrations pratiques de véhicules, d’armes et d’équipements personnels de l’Armée canadienne. Ils en ont également appris sur la prestation des premiers soins dans des situations de combat et sur les menaces explosives. Mais le clou de la journée? Les professionnels du Royal ont pu essayer des gilets pare-balles et soulever de lourds sacs à dos pour se faire une idée de ce que c’est que d’être membre de l’Armée canadienne.

« Je travaille avec nombre d’anciennes militaires qui me parlent souvent de douleurs chroniques liées à leur travail et aux marches avec sac à dos. Elles me disent que je ne peux pas comprendre parce que je ne l’ai jamais vécu », a affirmé Sara Caird, psychologue à la clinique, « Aujourd’hui, j’ai eu l’occasion de porter le même équipement qu’elles, de tenir un fusil et de m’asseoir à l’arrière d’un véhicule blindé. Cela m’aide vraiment à comprendre et à replacer dans leur contexte les détails très particuliers de leur expérience ».

Durant l’événement, le groupe a aussi eu l’occasion de monter à bord d’un véhicule blindé Bison, fourni par le 21e Régiment de guerre électronique et de voir un exercice de patrouille. Le personnel du CFSP a exécuté une patrouille et une attaque de section en tenue de combat complète. « L’impact de cette journée pour moi a été d’avoir un aperçu du sentiment de danger accru inhérent au fait d’être employé dans un rôle de défense au quotidien », a fait valoir Maggie Clark-Lamarche, travailleuse sociale autorisée, « C’est la première fois que je ressens cela dans mon corps au point où je l’ai ressenti hier. La journée de formation m’a présenté ces aspects de la culture militaire d’une manière qui a été puissante dans une nouvelle dimension ».

L’effort de collaboration entre le Royal, un hôpital de soins de santé mentale de premier plan, et le CFSP s’est avéré inestimable pour combler le fossé entre l’expérience militaire et la compréhension civile. L’initiative « Armée 101 » a permis aux cliniciens d’avoir un aperçu

direct des difficultés rencontrées par les militaires. À l’avenir, la poursuite de la collaboration et des initiatives de formation est prometteuse pour garantir que les vétérans reçoivent les soins empathiques et éclairés qu’ils méritent.